Comment développer son esprit d’analyse?

L’une des qualités d’un technicien juridique est de savoir analyser et résumer l’information. Il existe quelques techniques permettant de développer cette compétence rapidement. Les voici.

Avant de songer à améliorer ses capacités d’analyse, le conseiller d’orientation organisationnel Mathieu Guénette, auteur du site leschercheursdesens.com, invite les techniciens juridiques – ou toute autre personne qui désire augmenter ses capacités d’analyse – à retirer les obstacles à l’analyse :

« C’est l’approche que propose la firme Korn Ferry, dans le livre FYI For Your Improvement, explique-t-il. On commence par se demander ce qui fait en sorte que l’on a de la difficulté à accomplir cette tâche. Est-ce qu’on a un problème de concentration ? Est-ce qu’on est impatient ? Est-ce qu’on désire toujours être dans l’action ? »

En procédant à cette « auto-analyse », on peut ainsi mieux identifier son talon d’Achille et travailler à l’améliorer.

Écarter les distractions

Un obstacle partagé par plusieurs professionnels est la difficulté de se concentrer dans un environnement de travail rempli de distractions : le téléphone qui sonne, les courriels, les notifications incessantes sur le cellulaire, l’appel des médias sociaux…

« Avec l’omniprésence du téléphone et des médias sociaux, on ne supporte plus l’ennui… Or, chaque fois que l’on est dérangé pendant un travail de fond, on doit investir un effort supplémentaire pour retrouver sa concentration, explique Mathieu Guénette. C’est pourquoi il est important de se donner une discipline mentale, un peu comme avec les enfants : on définit des plages horaires où on se déconnecte complètement de l’Internet et du téléphone, par exemple. »

Cet exercice d’isolement peut être difficile au début. Mathieu Guénette suggère de le faire en équipe — avec un collègue par exemple — pour s’assurer de respecter la contrainte, mais aussi pour s’inspirer de gens qui excellent dans le travail d’analyse.

Bien comprendre le processus

Pour améliorer son esprit d’analyse, on doit préalablement comprendre les étapes du processus d’analyse. « Avant de se lancer trop rapidement dans la synthèse d’une information, explique Mathieu Guénette, il y a tout un travail de recherche et de vérification des sources. »

On doit faire preuve de curiosité et de sens critique envers l’information qui nous est soumise. « Est-ce crédible, est-ce pertinent par rapport aux enjeux que je veux traiter et pour l’auditoire à qui je m’adresse ? Il faut apprendre à se poser les bonnes questions », résume le conseiller.

Dépersonnaliser le problème est une autre bonne stratégie pour parvenir à identifier les informations pertinentes à inclure dans un rapport. « On peut s’inspirer de la méthode des six chapeaux d’Edward de Bono, suggère le conseiller. C’est une approche où l’on analyse un problème à travers différents angles. Le chapeau noir, par exemple, est l’angle critique. Je me fais l’avocat du diable, je cherche ce qui risque de ne pas fonctionner dans mon projet ou dans ma solution. »

Finalement, Mathieu Guénette propose un exercice d’autoévaluation de l’esprit d’analyse, à travers 5 questions :

—   Comment est-ce que je réagis face à une situation complexe ? (Suis-je émotif, calme ? Est-ce que je prends le temps de bien comprendre la situation ?)

—   Quelles sont mes habitudes pour recueillir de l’information ? (Est-ce que je vérifie les sources ?)

—   Comment est-ce que je traite et classe l’information ? (Est-ce que je prends des notes ? Quels sont mes outils de travail ?)

—   Quelles sont les barrières à ma réflexion ?

—   Quelles sont les retombées d’un bon travail d’analyse ?

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